L’histoire du garçon qui parlait aux arbres
Conte philosophique et musical pour les enfants de 7 à 77 ans,
d’après le Voyage d’Hiver de Schubert
le 10 novembre 2023, Salle des Fêtes d’Ouroux-en-Morvan, création 2023
Claire Olivier, conteuse,
Belinda Kunz, mezzo-soprano,
Jean-Dominique Burroni, piano,
Texte : Belinda Kunz…
D’après Winterreise de Schubert, adaptation Belinda Kunz et Jean-Dominique Burroni
Pourquoi un Petit Voyage d’Hiver ?
L’idée peut sembler saugrenue, tant le cycle de Schubert est associé dans les esprits à une couleur sombre, à des sujets noirs, obsessionnels et douloureux.
Pourtant, ce voyageur qui nous confie ses pensées, ses joies et ses douleurs, qui s’émeut de ses larmes chaudes qui font fondre la neige gelée, de la feuille qui tombe dans le vent, qui entend les arbres parler, qui croit voir des yeux dans le ciel et des fleurs aux vitres figées dans les cristaux de glace, ce voyageur qui, tel un Petit Poucet, sème partout dans la nature l’image de ses sentiments pour mieux trouver son chemin, n’a-t-il pas quelque chose d’éternellement jeune ?
Sa solitude est peuplée de figures amies ou ennemies qu’il se construit, ou que seul lui peut voir. Monde merveilleux, ou regard magique transfigurant la nature, la reconnaissant en profondeur ? Car au fait, qui peut affirmer que les arbres ne parlent pas et que la nature ne garde pas la mémoire des secrets qu’on lui confie ?
Éternellement étranger, le voyageur du Winterreise peine à trouver sa place parmi les hommes ; il a presque quelque chose des héros de contes pour enfants. Orphelins, aux origines mystérieuses, ils sont des rois ignorés, de vilains petits canards, fuyant parfois dans les bois la vindicte de leurs semblables, se confiant aux bêtes sauvages et aux éléments environnants.
La peur d’être rejeté, le sentiment de solitude mais aussi l’amitié, le courage, la liberté de penser et d’imaginer sont autant de thèmes à même de toucher et d’interpeller un jeune public.
La conteuse utilise un objet traditionnel des conteurs japonais : le kamishibaï, petit théâtre d’images plein de poésie, ou l’on glisse des images les unes après les autres, somme support à l’imagination de chacun.